Mauvaise graine, Deux siècles d’histoire de la justice des enfants

L’ouvrage Mauvaise graine : deux siècles d’histoire de la justice des enfants, est paru le 13 septembre 2017 aux éditions Textuel.
Source: Ministère de la Justice -- Ecole Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse – 2017/09/13.

L’ouvrage Mauvaise graine : deux siècles d’histoire de la justice des enfants, paraîtra le 13 septembre 2017 aux éditions Textuel.Premier panorama de la justice des enfants sur la longue durée, l’ouvrage « Mauvaise graine : deux siècles d’histoire de la justice des enfants », propose un débat d’actualité nourri par l’analyse d’historiens et par des témoignages d’époque. L’ouvrage est enrichi des collections uniques (photographies de l'administration, écrits d’enfants reclus, de juges, d’éducateurs et de médecins) du centre d’exposition historique de Savigny-sur-Orge, rattaché au service de la recherche et de la documentation (SRD) de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse. L’ouvrage est disponible aux éditions Textuel depuis le 13 septembre 2017.

De mauvaise graine à racaille : les mots changent, la stigmatisation perdure.

Mauvaises graines, apaches, voyous, blousons noirs, racailles : les mots changent, la stigmatisation perdure pour qualifier les mêmes rejetons des classes laborieuses. Depuis deux siècles, les mentalités oscillent entre punir et éduquer.

L’invention des lieux de punition réservés aux enfants débute en 1836 avec la Petite Roquette à Paris, première et unique prison pour enfants. Suivie en 1850 des maisons de correction et colonies pénitentiaires dénoncées près d’un siècle plus tard par Jacques Prévert comme des bagnes d’enfants.

Au tournant du siècle, un discours scientifique et médical défend l’idée d’une hérédité du crime et appelle à durcir les modalités d’enfermement. Ce n’est qu’à la Libération que naît dans l’opinion un consensus en faveur de la priorité de l’éducatif sur le répressif. Si les Trente glorieuses saluent la montée des baby-boomers, une autre jeunesse fait peur, caricaturée par les médias : les bandes de Blousons noirs. Au lendemain de mai 68, ce sont les travailleurs sociaux eux-mêmes qui dénoncent les foyers éducatifs comme étant avant tout des lieux de répression et de discipline.

Véronique Blanchard, co-auteure de Mauvaises filles (Textuel, 2016) est docteure en histoire et responsable du Centre d’exposition « Enfants en justice » à Savigny-sur-Orge.

Mathias Gardet est historien, professeur des universités en sciences de l’éducation à l’université Paris 8. Ses recherches portent sur les politiques sociales à l’égard de l’enfance et de la jeunesse. Il est l’auteur de Les Colonies de vacances (Le Cherche midi, 2014) et Histoire d’une jeunesse en marge (Textuel, 2016).